Et oui, de retour, après 4 très belles semaines au Népal ! Par où commencer ? Que dire, qu’en conclure, qu’en retenir ? Je ne vous cache pas que je me suis régalé… Entre 3 semaines de marche dans la zone de l’Everest puis quelques jours dans la vallée de Kathmandu, j’en ai pris plein les mirettes. Vous avez été nombreux à me suivre via ma page Facebook !

Prendre 4 semaines de break quand on habite à Singapour, c’est une chance. Je dirais même du luxe ! Pour une fois, j’ai pu prendre mon temps, ne pas penser à l’avion du retour, ne pas compter mes jours, et faire une belle et longue randonnée… j’ai également pu rallonger mon itinéraire dans les endroits que j’ai aimé, comme ce fut le cas dans la région de Gokyo, dont je reparlerai. Bref, pour une fois, j’avais la ressource qui me manque souvent le plus : du temps !

Et pourtant, ce voyage s’est concrétisé en un temps record ! Comme je le mentionnais dans l’article précédent, tout s’est décidé en quelques jours, lors d’un renouvellement de contrat de travail. J’ai acheté mes billets pour Kathmandu à peine 10 jours avant de partir… et d’ailleurs en partant pour l’aéroport, je me demandais si tout ça était bien réel et si je n’allais pas me réveiller d’un joli rêve !

Alors oui, ces 3 semaines de trek ont été mémorables et extraordinaires. Des paysages de haute (très haute !) montagne avec plusieurs passages à plus de 5000 mètres d’altitude, des vues imprenables sur des monstres de 6000, 7000 et 8000 mètres, incluant les célèbres Everest (8848m), Lotse (8516m), Makalu (8463m) et Cho Oyu (8201m). Moi qui voulais être « au coeur » des montagnes, j’ai été servi ! J’avais choisi de faire le trek appelé « Three Passes » (les « 3 cols »), qui permet de faire une boucle et d’éviter de revenir sur ses pas (il faut savoir que le camp de base de l’Everest se fait généralement en aller-retour).

Mais ce fut rude, et j’en ai bavé. Sur le plan physique, les journées sont souvent intenses, surtout lors des passages des différents cols à plus de 5000 mètres d’altitude. Le froid est évidemment un facteur important à gérer, surtout quand le soleil disparaît derrière les montagnes (vers 17h !). Au final, et pratiquement sans m’en rendre compte, j’ai perdu 7 kilos durant ces 3 semaines de trek. Et pourtant j’ai l’impression d’avoir mangé comme rarement ! Cela montre sans doute à quel point les efforts sont rudes et soutenus, et a fortiori lorque l’on choisi une « longue » randonnée.

Avant de partir, j’avais cerné 3 grandes catégories d’incertitudes, qui auraient pu changer le cours de cette randonnée, par leur nature imprévisible. Voilà mon petit bilan ci-dessous :

 

1- La météo : un paramètre évidemment imprévisible. On peut limiter le risque météo en partant en « bonne » saison, et octobre/novembre est la meilleure période pour aller au Népal. Les randonneurs le savent, puisque c’est aussi la période où il y a le plus de monde ! Mais on n’est jamais à l’abri du brouillard, d’une brusque tempête de neige, d’un ciel bouché… J’ai rencontré des gens qui ont fait ce trek il y a quelques années à cette même période, et qui n’ont vu que des nuages ! C’est quand même dommage, et le facteur chance est important… Lorsqu’il neige, certains cols sont impraticables car dangereux, obligeant parfois à faire de longs détours
pour les contourner. De mon côté j’ai eu de la chance, avec une météo au beau fixe quasiment en permanence, sauf les quelques derniers jours lors de la descente avec un brouillard à couper au couteau. Enfin, la météo peut également jouer des tours dans les liaisons aériennes entre Kathmandu et l’aéroport de Lukla, j’aurai l’occasion d’en reparler.

 

2- Le physique : tout ceux qui ont déjà fait de longues randonnées le savent, on n’est jamais à l’abri d’un pépin physique. Se fouler une cheville dans un pierrier, se battre avec des ampoules aux pieds, sans oublier les indigestions ou autres angines à cause du froid… la liste est longue ! Et ça peut aller très vite, surtout lorsque l’on est fatigué ou affaibli par les longues journées de marche. Les premiers jours, il faut être très attentif à tous les « signes » avant-coureurs, toutes ces petites douleurs qui peuvent s’amplifier si l’on y prend pas garde… Globalement j’ai été épargné sur le plan des pépins physiques, à part un doigt (annulaire droit !) de la
main un peu mal en point (qui m’ont valu quelques antibiotiques à Singapour) et un estomac un peu capricieux par moment, j’estime avoir été chanceux !

 

3- L’altitude : c’est sans doute le point qui m’a donné le plus de fil à retordre ! Nous sommes tous inégaux face aux effets de l’altitude, et la condition physique ne change rien. La première semaine de marche a été difficile pour moi, et j’ai commencé à sentir les effets de l’altitude très tôt, dès le 2ème jour à 3200 mètres, avec un fort mal de tête. Je suis resté 2 nuits à cette altitude, pour m’acclimater avant de monter davantage. Autant dire que l’on se remet en question, surtout quand on a dans l’idée de monter à plus de 5000 mètres ! Pour facilliter l’acclimatation, les conseils sont régulièrement rappelés aux randonneurs : boire beaucoup (5 litres d’eau par jour sont recommandés), ne pas monter trop vite (pas plus de 300m par jour), et si les symptômes s’aggravent il faut redescendre au plus vite. Evidemment, avoir du temps et quelques jours de rab (c’était mon cas) pour s’acclimater est essentiel… Dans la zone de l’Everest on croise des randonneurs obligés de se faire rapatrier en urgence, sur un cheval ou par hélicoptère, souvent car ils ont trop forcé malgré les symptômes, et parfois il est trop tard… ça fait réfléchir et ça rend humble !

 

Pour finir, un aspect qui m’a beaucoup plu pendant ce trek, c’est le contact avec les autres randonneurs. Je redoutais un peu l’aspect touristique ou « autoroute » (tout est relatif !) de certaines portions de mon itinéraire, mais j’ai finalement été agréablement surpris par le nombre de personnes sympas que j’ai pu rencontrer ! Des randonneurs de tous les horizons et de tous les âges (disons entre 18 et 70 !), avec un côté « on en bave tous ensemble » ma foi assez sympathique ! Le soir, tout le monde se retrouve dans la salle commune des « lodges » (les refuges) autour du poële pour se réchauffer, et l’ambiance est souvent très agréable, entre « ceux qui montent » et « ceux qui descendent »…

Un point à revoir, si c’était à refaire ? Finalement un des seuls bémols pour moi aura été le système guide / agence pour lequel j’ai décidé (un peu précipitamment) d’opter. Je ne voulais pas marcher seul et pensais obtenir une réelle valeur ajoutée en prenant un guide local, mais le bilan fut assez mitigé. Sans doute mon expérience de randonnées joue-t-elle un rôle dans ce sentiment ? Je n’ai pas été très satisfait de l’agence que j’avais choisie à Kathmandu, j’en reparlerai.

A bientôt pour les articles et les photos de ce trek ! Préparez les doudounes, il va faire froid !

Thib.

PS : merci à tout ceux qui prennent le temps de réagir, via un commentaire ou sur la page Facebook, ça me fait toujours plaisir et m’encourage à continuer ce blog ! N’hésitez pas à le faire circuler autour de vous !

 

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9 réponses à Retour du Népal et du Camp de Base de l’Everest – Bientôt les photos !

  1. Julien dit :

    Les premieres photos donnent le ton. On va en prendre plein les yeux.

    Bon courage pour le tri des photos (il doit y en avoir un joli paquet) et la redaction des articles. Ne pouvais-tu pas negocier 1 mois supplementaire avec ton employeur pour avoir le temps de te
    consacrer pleinement a tout ca ?!

    Merci en tout cas, toujours un vrai plaisir de te lire.

  2. Corinne dit :

    Thib,j’admire ton enthousiasme à « partir »,et ton enthousiasme à nous raconter tout ça. La sincérité de tes récits,la simplicité aussi,j’aime beaucoup. Ton blog est de plus en plus agréable à
    lire,la première fois que j’y ai mis les pieds,enfin les yeux,c’était il y a plus de trois ans…quand on tombe sur un blog,on se doute pas que trois ans plus tard,il sera encore dans nos
    favorits. Favorits web,mais favorits coup de coeur aussi.

    Je te souhaite de continuer encore et encore,je souhaite que ta vie te permette encore et encore de vivre toutes ces belles choses,vraiment.

    Je ne te connais pas,je ne te connais qu’à travers ton blog,mais comme quoi,même un écran peut permettre d’apprécier une personne,pour ce qu’elle fait,ce qu’elle dit,ce qu’elle laisse un peu
    transparaitre.

    Ton blog,tu l’auras compris,je l’aime bcp !

    Ravie que tu sois revenu globalement en forme,et qu’il ne te sois rien arrivé de bien grave.

    A bientot !

     

  3. Sophie dit :

    Hate d’avoir la suite de ton récit!!!!!!! C’est un voyage que j’adorerai faire un jour…

  4. PJ à Singap' dit :

    Et bien ça promet, vivement la suite du récit et des photos! Continues de voyager et de nous faire partager, ça donne des idées :)

  5. Si Mao Savait dit :

    Le blog qui me fait le plus rêver est le tien Thib….

    arghhhh quand aurais je moi aussi le temps de faire tout cela ?

    tiens pour info, juillet prochain, je pars 3 semaines en Ouzbékistan si cela te dis..

  6. Si Mao Savait dit :

    ton blog me fait vraiment toujours rêver….

    quand aurais je moi aussi le temps de faire tout cela ???

    pour info si cela te dis, je pars en Ouzbékistan en juillet prochain…. ;)

  7. Thib dit :

    @ Julien : oui, un bon paquet de photos, que j’ai à peine eu le temps de regarder ! Tu as parfaitement saisi mon souci, j’aurais besoin d’un autre mois pour rédiger mes carnets ! Remarque si
    j’avais eu 2 mois j’aurais voyagé 2 mois ;-)


    @ Corinne : merci pour ta fidélité depuis 3 ans ! C’est toujours agréable d’avoir des retours positifs, et ça pousse à continuer !

     

    @ Sophie : alors j’espère que la suite te donnera encore plus l’envie d’y aller ! Je suis revenu enchanté de ce beau voyage dans les montagnes !

     

    @ PJ : oui je vais m’y atteler ! Je vois sur ton blog que tu profites bien de la région toi aussi ;-)

     

    @ Si Mao Savait : ah, le temps, toujours le temps ! J’avoue que j’ai pas trop mal joué sur ce coup-ci, ça faisait bien 5 ans que je n’avais pas pris de break aussi long !

  8. Ferhat dit :

    Salut Thib,

     

    Tout d’abord, bravo pour les photos et le recit de ce voyage au Nepal, c’est vraiment sublime.

     

    J’envisage un tel voyage au mois d’Aout, et j’aurais 3 questions :

    – 15 jours sur place sont-ils suffisant pour effectuer cette boucle ? Ou existe t-il des circuits plus courts ?

    – Aurais-tu une estimation du budget journalier (hors billet d’avion) ?

    – Quel agence recommende tu pour l’organisation sur place ?

    Merci d’avance pour tes conseils,

     

     

  9. Thib dit :

    Hello Ferhat, content de te relire par ici ! Alors pour répondre à tes questions :

     

    - 15 jours pour le circuit que j’ai fait (« three passes trek ») c’est trop court, il faut 3 semaines. Par contre pour rejoindre le camp de base de l’Everest en aller-retour c’est faisable mais
    c’est intense. Il y a beaucoup d’autres possibilités de trek, notamment dans la région des Annapurnas autour de Pokhara.

    - budget journalier : ça dépend vraiment de la saison et de l’endroit où tu vas. Pour la zone de l’Everest, et en haute saison, il faut compter 15-20 USD par jour minimum pour logement +
    nourriture.

    - pour l’agence je suis passé par Everest Express, mais j’ai eu un bilan mitigé. Le guide qui m’a accompagné était assez moyen, et je n’ai pas vu de vraie valeur ajoutée. Par contre si tu
    n’as pas d’expérience de rando en montagne un guide est indispensable.

     

    J’ai prévu un article récapitulatif sur les détails pratiques de ce voyage, pour l’instant le temps me manque

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